Hacheter tes pêts ?

Erreur 500 : c’est l’impasse,
plus de place pour un tour de passe-passe,
comme ce billet de 500,
brulé en direct au journal des Francs.

Erreur 403 : c’est le sens interdit,
par les bonnes moeurs,
il faut garder ces crimes secrets
dans les coffres-forts numériques
de nos portables chéris.

Erreur 404 : tu t’es perdu(e),
pommé(e) de route,
putain de GPS,
je ne sais plus vivre sans toi,
jamais je retrouverai mon toit.

Erreur 505 : là le jeu est fini,
internet t’a bouffé la gueule,
et tu hurles de douleur
à en crever la nuit,
où personne ne t’entend.

Berceau de folie

La folie nous guette,
mais il y a la bonne
et la mauvaise folie.

Il y a celle de l’émotion,
de l’assurance et la veillesse,
faisant feu de toute brindille
laissée nécéssairement
par un petit poucet pyromane,
ennemi juré des complotistes ;

Il y a celle
de l’abandon des certitudes,
de l’armagedon des viscicitudes,
faisant fi de toute picadille
laissée à la postérité des râleurs,
emmerdeurs, branleurs ou crâneurs,
tous aussi fous les uns que les autres
de n’être pas bercés de folie, douce.

A mon pauvre ami DCD de l’ACP.

Désiamanté

Je fus pétrifié
d’un regard diamanté.

A défaut de ne pouvoir aimer,
je fus aimanté
par tes sourires exagérés.

Mon esprit cloisonné
par des murs amiantés
et mon coeur abandonné
aux soubresseaux agités
de ton humeur agacée.

J’ai suivi une cure,
pas une sinécure,
d’arrêter de courir
après mes faiblesses,
j’ai cru mourir.

Ravalement de facade :
j’ai retrouvé coeur à l’ouvrage
entièrement désiamanté,
mon sourire au visage.

Ensachés

bonbons

A peine décapsulé,
le pschitt expulsé,
l’emballage déchiré,
si vite le magazine dévoré.

J’ai faim de boire,
j’ai soif de lire, la vie.

A peine emballé,
le papier cadeau déchiré,
les piles insérées,
si vite le bolide élancé.

Impatient et excité,
je suis tout énervé,
la nuit de Noël.

Mais le plus bon,
ce sont mes bonbons, ensachés,
bariolés, zébrés, colorés,
que j’adore, pour la vie.

Sables

Petits pieds, sur le sable,
regard plissé, sur la plage.

Premières mains, dans le sable,
c’est donc ça, ça colle et j’aime ça,
même dans la bouche, je goûte.

Premières vagues, première écume,
c’est froid et ça chatouille,
et j’aime ça !

Je veux rester dans les bras de ma maman,
ne pas marcher et courir sur le sable plat.

Les patés de sable, ça ne marche pas,
enfin pas bien, alors je creuse un fossé,
avec mon papa.

Sécher les mains,
frotter les pieds,
ramener du sable,
chez moi,
plein de sensations.

Fin de partie

Début de partie,
débutent les ennuis.

Corder les mats,
accorder nos ébats.

Jouer la comédie,
déjouer ta supercherie.

C’est l’ennui pardi,
celle de la nuit, parti.

Même sur ton trente-et-un,
démène-toi pour en garder un.

Caché derrière ce masque,
lâchée pour une frasque.

Il est méchant, il est violent,
il est barbant, il est « mollement ».

Partouze un jour,
partir toujours.

Je suis une garce,
jeune j’embrasse.

Si tu oses me séduire,
sitôt j’ose t’éconduire.

Et si mon cul tu reluques,
Essilor tes lunettes, je t’éduque.

Tout est affaire de charme,
toutou veut faire des larmes ?

Quel carnage..
quels bronzages..

Mec, t’es vraiment mal barré,
mécaniquement tu m’as mal parlé.

Tu veux seulement me baiser,
tumeur au gland avancée.

Tricote ma dentelle,
détricote mes querelles !

Fin de partie,
fini l’ami.

Perte de sens

On entend : « le monde court à sa perte ».
Mais on l’entend,
depuis bien trop longtemps.

On entend : « le monde d’après ».
Mais on l’a entendu
tellement de fois.

On entend : « il faut construire un mur pour être tranquille ».
Mais on entend toujours des explosions de roquettes.

On entend : « l’argent ne fait pas le bonheur ».
Mais on entend tout le temps des gens se plaindre de malheur.

On entend souvent les mêmes choses,
racontées différemment,
mais c’est toujours les mêmes histoires.

Alors qui vas-tu écouter ?

Page blanche

Vertige d’avalanche
de mots
qui s’accrochent
à une branche
et remplissent ma sacoche
de feuilles blanches
tachées de noir,
de non-espoir.

Première strophe,
premières rimes,
et l’espoir s’accroche
aux plus belles cimes
que le poète décoche
avec fierté légitime.

Que c’est plat tous ce mots,
sans rondeur ces Légos.

De fil en aiguille,
le poète affûte sa lame,
et nage comme une anguille
dans les méandres de son âme.

Et puise-moi

Dans la pénombre
de tes cheveux noirs,
j’entrevois ton souffle
entre crainte et désir
de moi.

C’est la première fois
et sans doute la dernière,
ce moment,
où je ne suis plus seul,
toi non plus,
mais pas encore à deux.

Dans la tiédeur
de cette soirée d’automne,
je ressens l’abandon
de tes yeux verts
aux ralentis de mes lèvres.

Cet instant finalement obligé
pour savoir si,
mais avant tout désiré,
pour un partage sensuel.