Une bête, comme un âne

J’ai toujours eu envie d’être un âne,
mais on m’a dit qu’il fallait être un cheval,
et pas n’importe lequel de ces chevaux !

Pourtant je suis sûr que c’est cool d’être un âne,
sauf quand on se fait moquer par un cheval,
et repousser par tous les autres ânes de chevaux.

C’est vrai que je suis têtu comme un âne :
je me mets en travers de ceux qui sont fiers comme un cheval,
et avec les femmes, ça m’a apporté
pas mal de rivaux.

Au final, j’ai abandonné l’idée d’être un âne :
bah oui, avec tous ces fers à cheval,
j’ai fini par m’en prendre un bien costauds.

La morale de mon poème, c’est qu’il est bien
difficile d’être soi-même, dans un monde
qui écrase et anéantit tout ce qu’il y a de beau.

Craquement de branche

Sur cette route, perdue,
j’aime sentir l’odeur du bitûme,
après une pluie d’été caniculaire.

En s’écartant
sur un sentier improvisé,
je resprire l’odeur de l’humus,
après les premiers rayons de soleil.

Plus grand chose n’occupe mon esprit
quand je marche au milieu des arbres,
qui sont déjà là,
avant moi,
depuis si longtemps.

Soudain,
j’entends un craquement de branche,
au loin :
il y a le la vie,
sauvage,
dans cette forêt.

Ma présence,
que je croyais inaperçue,
se révéla digne d’être là,
parmi la nature.