Je me demande toujours pourquoi
les gens viennent te voir,
au bord de la mer,
une douce sonate de Schubert dans leurs oreillettes,
te regarder, t’admirer,
toujours pareille ?
Je me demande encore pourquoi on t’admire tant,
quand tu es belle ou sauvage,
mais qu’on ne te regarde plus,
une fois souillée ou polluée ?
Je me pose encore la question :
pourquoi n’accepte-t’on pas
de te voir vieillir et mourir ?
Tout comme lui, elle, et les autres,
tu vis en nous,
avec nos souvenirs de vacances.
Tu vis avec nous,
pour nous nourrir de tes fruits.
Tu vis sur nous,
avec ton sable chaud d’été,
et tu vis depuis nous,
pour nous avoir enfanté.

Et puis tu meurs,
avec nous qui vieillissons,
et tu renais toujours
pour les nouveaux enfants
qui viennent au monde,
à ta nature.


