Que puis-je faire ?

Je voudrais..
passer de l’autre côté du miroir,
pour regarder qui je suis.

Et toi, que voudrais-tu ?

Moi je désirerais..
jeter aux orties mes histoires,
pour aimer qui je suis.

Et toi, que désires-tu ?

Moi ? Je rêverais.. de
crever le plafond de verre,
pour éclairer qui je suis.

Et toi, que rêves-tu ?

Je devrais plutôt..
jeter de l’huile sur le feu,
pour rallumer qui je suis.

Et toi, que devrais-tu faire ?

Moi je sais, je pourrais..
mettre de l’ordre dans ma vie,
pour me rappeler qui je suis.

Et toi, que pourrais-tu faire ?

Emergence

Tu en as mis du temps,
pour émerger de ton néant.

Dans le bouillonnement
des premiers instants,
s’échappaient, très progressivement,
tous les possibles présents.

C’est ainsi que tu vis
ta singulière histoire,
issue de tous les infinis.

Le monde où tu vis
est la somme des hasards
de toutes les autres vies.

Tu en as pris du temps,
pour savoir ce que l’on fait ici.

Tu as fini à temps,
pour trouver le sens de la vie :
son émergence.

La fine équipe

Le poète ne travaille pas,
tout juste est-il bon pour l’équipe de nuit,
celle chargée du balayage du vestiaire des étoiles.

Il est trop occupé à rêver,
et son oisiveté,
est un remède au travail en équipe.

C’est que le poète n’est pas équipé
pour faire semblant comme les autres.

Il déteste d’ailleurs les lecteurs de l’Equipe,
très concentrés à vénérer les fantômes
de leurs rêves abandonnés.

Non le poète joue seulement en solitaire
car il n’est jamais solidaire
de l’arrogance des vainqueurs
mais de l’ignorance des rêveurs.