Pour sa prosodie,
osée par tous les temps,
pour sa mélodie,
chantée par les enfants,
ici, on a brûlé un poème !
Pour sa facétie
criée par les perdants,
pour sa modestie,
humiliée par les gagnants,
ici, on a tué un poète !
Pour son énergie
puisée au firmament,
pour son infinie
bonté de tous les gens,
ici, on a interdit la poésie !
Pour son insoumise révolte
de siècles d’esclavage et de mutisme,
ici, on a violé une poétesse !


